Étienne Ferrari et Michel Créac’h: deux jeunes résistants choletais

Dès mars 1945, en donnant leur nom à la place où se dressait la Kreskommandantur de Cholet et en y plaçant un monument à la mémoire des victimes de la répression nazie à Cholet, il a été décidé d’honorer le martyre de deux résistants choletais, Michel Créac’h et Étienne Ferrari.

ferrariMichel Créac’h était stagiaire au Corps Urbain de la Police de Cholet. Étienne Ferrari, lui, était ouvrier métallurgiste. Il travaillait au service « taillage » des établissements Henri Ernault

Le sort d’Étienne Ferrari et le Michel Créac’h est emblématique de la répression allemande : capture d’un résistant, torture, prise d’otages pour trouver les coupables ou pour se venger.

Étienne Ferrari participe à la réception d’environ 10 tonnes d’armes parachutées durant la nuit du 5 au 6 août 1944 à la base du Bois d’Anjou. L’après-midi du 6, Michel Créac’h arrive en camionnette à la base où il prend chargement de 200 Sten et d’une dizaine de caisses de munitions et grenades. Il repart avec Ferrari, Ferry et Vacquier.

Repérant une sentinelle allemande près de Chanteloup-les-Bois, Ferry part en éclaireur mais ne revient pas. Vacquier tente un demi-tour mais une des roues glisse dans le fossé. Ils essaient de la dégager mais survient un side-car de feldgendarmes détachés d’un convoi motorisé. Vacquier s’esquive à travers champs, Ferrari se cache derrière une haie mais Michel Créac’h est fait prisonnier.

Toute la nuit, les allemands torturent Michel Créac’h. Il ne livre pas de noms mais dit juste : « les armes sont pour tout le monde ». La Gestapo comprend que les armes sont pour le village de Toutlemonde, près de Cholet, et décide d’y prendre des otages.

15 hommes de la commune, dont le maire, ainsi que 6 prisonniers aux mains de la Gestapo sont placés face au peloton d’exécution, avant qu’un interprète ne comprenne la méprise : « tout le monde » était une généralité qui voulait dire « à tous les maquisards » . La population est libérée le 8 en fin de matinée.

Le corps de Michel Créac’h, achevé après avoir été torturé, est retrouvé le 7 août 1944 à La Boulaye de Chanteloup, dans une mare. Il avait 22 ans.

Revenu à la base du Bois d’Anjou, Étienne Ferrari est à son tour capturé quand 1500 SS quadrillent le Bois d’Anjou, le 8 août 1944. Horriblement torturé pendant toute la matinée du 9 août, le corps sans vie d’Étienne Ferrari est retrouvé par la gendarmerie le 10 août 1944. Il avait 19 ans.stele

Anecdote : Quelques années après, lors d’une réorganisation des ateliers des « Batignolles », à l’occasion du déménagement du service « taillage », les ouvriers d’entretien ont découvert, au fond du bac à huile de la machine sur laquelle travaillait Etienne Ferrari avant son assassinat, une pochette hermétique contenant un révolver chargé. Il est vraisemblable que le jeune résistant, prévoyait de s’en servir si l’occupant allemand venait l’interpeller sur le lieu du travail.